3 novembre 2024
Des enseignantes de l’École secondaire des Bâtisseurs au cœur d’un projet de recherche en français
Articuler l’enseignement de la lecture, de l’écriture et de la grammaire au secondaire, c’est le projet de recherche auquel Cynthia Tremblay, Dominique Brassard et Sophie St-Gelais, enseignantes au premier cycle du secondaire, prennent part depuis plusieurs mois.
Mis sur pied par M. Florent Biao, chercheur à l’Université du Québec à Chicoutimi, ce projet consiste à lier les activités de grammaire aux activités de lecture et d’écriture en vue de développer les habiletés discursives de l’élève (lire, écrire, parler et écouter). L’articulation permet, entre autres, de voir et d’apprendre des notions de grammaire à partir de la lecture d’une œuvre. Ainsi, on vient lier une notion directement au texte d’un livre en démontrant concrètement l’effet que celle-ci apporte au contenu.
Un travail de collaboration
C’est Dominique Brassard qui a initialement été approchée par M. Biao. Intéressée par ce nouveau projet, elle a interpellé ses collègues qu’elle savait motivées à participer à la phase un. Par la suite, plusieurs rencontres ont eu lieu avec M. Biao, Mme Élodie Cardinal, assistante de recherche et Mme Jeanne Bouchard, conseillère pédagogique en français, pour l’explication et le déploiement du projet. Une étape qui s’est avérée très importante pour les enseignantes puisqu’elles ont pu s’approprier ce dernier, réfléchir aux notions enseignées, choisir les œuvres, développer le matériel et élaborer ensemble la planification des séquences. Ces dernières ont même été filmées en classe à des fins de documentation.
Des élèves intéressés et motivés
Si certains élèves étaient plus réticents face au projet lors des premières séances d’enseignement, les joies de la réussite ont rapidement pris le dessus sur les craintes. Les allers-retours entre un texte ou une composition pour lier certaines notions se veulent très instructifs. Cette méthode d’enseignement explicite apporte également son lot de discussions et de rétroactions entre les enseignants impliqués et les élèves.
« C’est beaucoup plus motivant pour les jeunes de voir que des notions grammaticales peuvent être travaillées dans une œuvre intégrale en faisant des liens avec les autres compétences […] » – Dominique Brassard
Pour sa part, Sophie St-Gelais, enseignante en adaptation scolaire, souligne que « L’implication des élèves est extraordinaire et qu’ils ont adoré ». Elle témoigne d’une pratique très formatrice et a pu observer, tout au long d’une séquence, un bon cheminement chez ses élèves ayant des troubles d’apprentissage.
Une expérience enrichissante
Avec près d’une vingtaine d’années d’expérience en enseignement chacune, Dominique Brassard, Cynthia Tremblay et Sophie St-Gelais sont bien établies dans leur domaine. Pourquoi ont-elles accepté de participer à un tel projet et d’ajouter l’articulation à leur planification respective ? Pour les bénéfices que peuvent en tirer les élèves évidemment, mais également pour s’améliorer en tant qu’enseignantes.
« La clientèle évolue et nous aussi on doit évoluer en tant qu’enseignantes […] c’est le genre d’engagement qui est très stimulant. ». – Cynthia Tremblay
Participer au projet leur a permis de collaborer avec plusieurs parties prenantes pour réfléchir autrement sur les pratiques de leur profession. C’est d’ailleurs une expérience qu’elles recommandent sans hésitation à leurs collègues.
Dominique Brassard, Cynthia Tremblay et Sophie St-Gelais auront l’occasion de partager cette expérience puisqu’elles ont été invitées à animer un atelier sur le projet au prochain Congrès de l’Association québécoise des professeur.e.s de français (AQPF) qui se déroulera du 27 au 29 novembre 2024 à Trois-Rivières. Il s’agit évidemment d’une marque de reconnaissance bien méritée et d’un rayonnement à la hauteur de leur implication pour la réussite des élèves.